Après l’invitation qui nous avait été faite par Michel Le Roy de présenter en 2008 nos montages en breton au CLC du Guilvinec dans le cadre de l’association «Emglev ar vro vigoudenn» qu’il anime depuis longtemps, nous avons découvert une de leurs activités, les Festivals de culture bretonne, « Tarzh Mor » (la déferlante). En janvier 2009, la vedette était Denez Prigent, un artiste qui avait débuté au CLC et qui a fait du chemin depuis. Pour l’édition 2010, Daniel Le Prince nous a proposé de faire l’illustration de la Gwerz de la Montagne Pelée. Pour l’édition 2011, l’idée a été de parler des débuts difficiles de la commune du Guilvinec, et des chansons de l’époque. En 2012, c'est Régis Huiban qui a eut l'initiative, en proposant une création musicale sur le "train birinik".

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Tarzh Mor 2012

Tarzh Mor (la déferlante), organisée par Emglev Ar Vro Vigoudenn et le CLC du Guilvinec s’est déroulée du 20 au 22 janvier.

Le Train Birinik

Le spectacle du vendredi soir était centré sur la création musicale de Régis Huiban sur les étapes du « train birinik », petit train à voie étroite qui a desservi le pays bigouden sud, de Pont l’Abbé à Saint-Guénolé, en passant par Plobannalec, Treffiagat, Le Guilvinec, le bourg de Penmarc’h et Kérity pendant la première moitié du vingtième siècle.

La présentation

Il crachait de la fumée et des jets de vapeur...

Il haletait et souvent hoquetait dans les côtes pourtant peu pentues du pays bigouden…..


Devant une salle comble (300 personnes) Daniel Le Prince et Michel Le Roy en duo bilingue ont introduit la soirée.

Les exposés

Claude Péron a commenté la naissance de la ligne de 1901 à 1907,

    - en décrivant la situation de la Bretagne au début du 20ème siècle,

    - les voies de transport,

    - les arguments pour le train,

    - les expropriations,

    - la construction de la voie et des gares.

Bonsoir

Je m’appelle Pierre Martin, j’arrive du Mans et en ce 2 août 1928, je suis venu rendre visite à mon copain Stéphan de Saint Guénolé……

Serge Duigou a fait revivre le voyage des usagers à travers une fiction. Dans le train Birinik pour Saint Guénolé, Pierre Martin a pour voisine sur la banquette en bois, une solide bigoudène, Lisette, qui lui raconte la vie du train….

La Musique

La musique originale composée par Régis Huiban, fut interprétée par le quartet composé de Régis Huiban à l'accordéon, Philippe Gloaguen à la guitare, Julien Le Mentec à la contrebasse et Loïc Larnicol à la batterie,

Une musique au rythme du train, qui a enchanté le public.

Les Images

Nous avons illustré la musique par un audiovisuel, où nous avons épinglé des vues du trajet :               

     - défilement des paysages,

     - sites historiques,

     - vie locale de l’époque,

tout au long de l’itinéraire sur lequel nous avons fait circuler un petit train.

Daniel Le Prince en chef de gare coiffé de sa casquette et armé de son sifflet a veillé à ce que les machines tournent rond.

Extrait du spectacle « Le train Birinik » du 20 janvier 2012 au Guilvinec.

Article de Ouest France du 23/01/12

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Conférence de Jean-Claude Thomas sur Paul Antoine Fleuriot de Langle

La vie de Jean-Claude Thomas a été bouleversée depuis qu’il a découvert l’existence d’un compatriote, natif comme lui de Quemper-Guézennec, Paul Antoine Fleuriot de Langle, second méconnu de La Pérouse dans la fameuse expédition dont aucun n’est revenu, et dont il nous raconté les péripéties, ainsi que le travail de mémoire qui est fait depuis quelques années par diverses associations.

A noter qu’au moins un marin bigouden a participé à cette expédition, un certain Jacques Pochic, originaire de Kérity, selon les documents du Centre Généalogique du Finistère.

Il se trouve que ce Fleuriot de Langle était proche parent d’une châtelaine de Kergoz, et qu’il a été parrain d’un de ses enfants.

Camille Talagas a rappelé l’histoire de ce château, dans lequel la conférence a eu lieu.

« Toul Ar Bleiz / Le loup et le sonneur »

La traditionnelle pièce de théâtre du dimanche après-midi était cette année un conte, proposé par Strollad Ar Vro Bagan, « Toul Ar Bleiz / Le loup et le sonneur », parlé en breton par Nicole Le Vourch, mimé et animé par Goulc ‘han Kervella, avec les musiciens Kristian Loaek et Gael Nikol, et les danseurs des Abers

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Tarzh Mor 2011

Que ce soit pour la veillée du vendredi soir, le fest-noz du samedi avec une belle affiche Dremwell, Louise Ebrel et Ifig Flatres…, le théâtre du dimanche où la troupe Ar Vro Bagan, inaugurait son nouveau spectacle « Friko zo » (C’est la noce !) la salle du CLC était pleine (200 personnes), attirant un public de connaisseurs et de fidèles.

Programme du festival 2011

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Nous avons été impliqués dans l’illustration visuelle de la veillée du vendredi, qui s’est déroulée en trois parties :

- une sur la situation de la commune à ses débuts, par Joseph Coïc,

- une sur les feuilles volantes, par Thierry Rouaud,

- une sur des chansons de l’époque, interprétées par Daniel et le groupe « Pregomp brezhoneg », accompagnés par Régis Huiban.

Naissance du Guilvinec : des temps difficiles, par Joseph Coïc

La commune du Guilvinec a été créée en 1880, à la demande des habitants de la côte qui s’estimaient mal représentés par les ruraux de Plomeur. Elle comptait à ce moment 2500 habitants.

Elle a été confrontée dès le début à des surpopulations saisonnières, liées aux campagnes de maquereaux et de sardines, pendant lesquelles les Douarnenistes venaient s’installer sur place, pour être plus proches des zones de pêche.

La dureté du métier de marin, la surpopulation, jointes à la vétusté et l’insalubrité des habitations, entraînèrent des conditions d’hygiène précaire.

La misère s’installait dès que la pêche ne donnait plus, ce qui arriva à plusieurs reprises fin XIXème- début XXème siècle. Par ailleurs l’alcool procurait un dérivatif aux difficultés rencontrées.

C’est alors que le protestantisme s’implanta de nouveau à Pont l’Abbé, sous l’influence de pasteurs gallois, et particulièrement du pasteur Jones, qui apprit le breton et le français et orienta son apostolat sur la tempérance, avec l’aide de nouveaux convertis, et de leurs femmes. Par la suite Jacques de Thézac créa l’Almanach du marin breton, dans lequel des chroniques et des dessins illustraient les méfaits de l’alcool, puis il fonda l’œuvre des Abris du marin, pour offrir des endroits sains et les éloigner des débits de boisson. Mais les habitudes d’intempérance avaient la vie dure. C’est dans ce contexte de misère et de surpopulation que se développèrent les épidémies, en particulier celles de choléra. Arrivées dans les ports finistériens par l’intermédiaire des marins revenant d’Asie du Sud-Est, elles se répandirent sur la côte. Elles furent amplifiées au Guilvinec par l’usage des puits dont l’eau fut contaminée, au contraire de Léchiagat, où les habitants buvaient l’eau d’une source. L La population du Guilvinec fut décimée en 1886 : 72 décès sur les 800 habitants environ, le tiers de la population qui n’avait pas fui dès le début de l’épidémie. Parmi eux, près d’une moitié considérés comme alcooliques, mais aussi des familles vivant dans des logements qu’elles essayaient de maintenir aussi propres que possible.

Chansons en breton sur feuilles volantes, la littérature des pauvres….par Thierry Rouaud

Ces chansons, diffusées par des marchands forains pendant deux siècles, traitaient de sujets religieux ou profanes, et pouvaient se chanter sur des airs « connus » des acheteurs, qui étaient plus intéressés par l’histoire que par la musique. Leurs auteurs avaient des situations sociales très variées. Une fois entendues, elles se transmettaient oralement, même si elles comportaient de très nombreux couplets. Ecrites dans un breton populaire parfois difficile à interpréter, elles constituent un patrimoine mal connu et méprisé par les collecteurs officiels, un ensemble de chansons compliqué à classer et à étudier.

On y trouve de nombreuses thématiques, souvent tragiques. L’alcoolisme y est combattu, comme un péché ou une source de déchéance, surtout quand ce sont les femmes qui s’y adonnent ! Mais au besoin, on peut vanter l’usage du vin ou de l’audivi, mais aussi du Koka, du café ou du lait !

Chansons interprétées par Daniel Le Prince et le groupe «Pregomp brezhoneg» accompagnés par Régis Huiban.

• Ar verenn/ Le petit verre

• Feunteun ar waz haleg/ La fontaine du saule

• Me gav mad e lonk kafe/ Eloge du café • Kas dehi

• Ar brilli bras

Video de l'interprétation de la chanson " Ar Brilli Bras "

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Tarzh Mor 2010